Le COVID-19 au Laddakh

En ces moments difficiles où nous devons rester chez nous, où l’ennui, la privation de liberté, et l’absence de nos proches provoquent mal être et angoisse, Femmes d’Himalaya n’oublie pas ses amis Ladakhis eux aussi touchés par le COVID19.  Nous avons demandé de leurs nouvelles à Dhakpa, Passang, et Sonam.

Le confinement, ils le vivent aussi, mais avec quelques différences…

D’abord, parce que le printemps est frais et que ne l’oublions pas, c’est tout de même l’Himalaya. Il fait encore froid la nuit et les maisons sont mal isolées. Les Ladakhis se regroupent souvent dans une seule pièce de la maison, celle qui comporte un poêle. Ils y mangent, dorment, vivent durant la journée.

Il n’y a eu que 14 cas à ce jour, dans des communautés que nous ne connaissons pas. Nous avons peu d’informations sur le traitement des malades. Nous savons seulement qu’ils ont été hospitalisés puis renvoyés en isolement chez eux après guérison.

A notre connaissance, aucun décès n’est à déplorer et 4 personnes sont encore malades.

Les commerces sont fermés à l’exception des magasins d’alimentation.

La population Ladakhie dépourvue de télétravail, avec un débit internet intermittent se trouve désœuvrée.  Sharap Lamo que nous avions aidée à ouvrir une boutique de tailleur ainsi que  Kalzang Lamo et Tsomo à qui nous avions offert une formation en couture n’ont plus de revenus. L’association veillera à les soutenir durant cette épreuve.

Aucune mesure n’a été prise en faveur de la continuité pédagogique en raison de l’absence de structure internet suffisante. Les écoles sont fermées.

Nos amis résidant à Leh : Stanzin Sonam, guide de trek,  Sonam Dorje, député de Lingshed, Stanzin Lakpa, député de la haute vallée de la Lugnak, Lama Tsewang moine boudhiste du monastère de Lingshed vont bien.

Plus loin sur la route du Zanskar, à Kargil, Stanzin Daesal, kinésithérapeute à l’hôpital de Kargil, vient d’accoucher d’une petite fille nommée Stanzin Dhasal. La mère et l’enfant sont en parfaite santé. Punshok Tashi, député de Padum, sa femme Stanzin Palkit et Dhakpa secrétaire du dit député vont bien. Dhakpa sera prochainement papa pour la quatrième fois.

La route pour Padum est déneigée mais reste fermée pour encore une quinzaine de jours.

Elle devrait ouvrir à la circulation des camions pour l’approvisionnement en nourriture et en médicaments.

Les rares personnes en transit seront retenues en quarantaine à Akshow. Afin d’économiser les provisions du stock d’hiver et d’éviter de sortir, les habitants sont revenus à la traditionnelle tsampa : farine d’orge grillée parfois enrichie avec du beurre de dimo (la femelle du yak). Il est fortement recommandé d’éviter de se rendre dans les autres villages. Chacun reste chez soi. Les écoles sont fermées.

Nos amis Passang et Amchis Lotos sont allés visiter leur fille Kingzom, lycéenne à Jammu et se sont trouvés bloqués en raison de la fermeture des frontières inter états. Ils sont donc en quarantaine à 5 dans une pièce d’environ 40 mètres carrés avec les neveux de Passang.

Ils sont tous très soucieux de respecter les gestes barrières car ils savent que le système de santé est très insuffisant et que l’accès aux soins est difficile.

Ils nous demandent de prendre soin de nous, de ne pas sortir et de respecter les précautions d’usage.

Nous restons attentifs à ce que les personnes dépourvues d’activité économique ne soient pas dans une situation difficile.

Ce soir, dans notre confortable canapé, nous, Femmes d’Himalaya, pensons très fort à eux.

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